À force d'estimer, d'indemniser la vie des autres, un assureur va
s'intéresser à la valeur de la sienne et nous emmener dans les territoires les
plus intimes de notre humanité. Construit en forme de triptyque, On ne voyait
que le bonheur se déroule dans le nord de la France, puis sur la côte ouest du
Mexique. Le dernier tableau s'affranchit de la géographie et nous plonge dans
le monde dangereux de l'adolescence, qui abrite pourtant les plus grandes
promesses.
Mon avis
J’ai sorti ce livre de ma PàL
pour les besoins d’un challenge, comme souvent ! Je n’en attendais pas
grand-chose à vrai dire ; j’avais beaucoup aimé La liste de mes envies du
même auteur que j’ai lu l’année dernière, mais je ne m’attendais pas du tout à autant aimer ce roman.
Et pourtant, j’ai été
complètement emportée. Pas réellement par l’histoire, parce qu’il n’y en a pas
vraiment, mais par les émotions que dégagent ce roman, par les réflexions sur
nous-mêmes qu’il nous force à avoir. On
ne ressort pas complètement indemnes de cette lecture.
Ce roman se partage en trois
temps, avec deux narrateurs différents. Mais pour la plus grande partie, on va suivre
Antoine, un assureur, père divorcé de deux enfants. Et ce qu’Antoine nous
raconte, ce n’est pas une histoire, ce sont plein de petites anecdotes de sa vie, toutes périodes confondues, enfance,
adolescence, étudiant, adulte. Avec tous les bonheurs et les malheurs qui y ont
été liés.
Dans une succession de
chapitres courts, les souvenirs s’emmêlent, se révèlent de façon complètement
aléatoire. Aucun lien ne semble les unir
et pourtant, tous mènent vers un seul et même point, une seule issue. L’auteur
nous fait beaucoup réfléchir sur un
thème assez récurrent : la lâcheté. Un thème qui m’a surtout poussée à
m’interroger sur la frontière entre lâcheté et timidité. Où s’arrête l’un pour
laisser place à l’autre ? Ce n’est peut-être qu’une réflexion de personne
timide !
Je ne vous dirai pas qu’Antoine
est attachant. Il ne l’est absolument pas. Il passe beaucoup de temps à se
plaindre et à se morfondre sur sa condition, à blâmer sur la génétique tous ses
malheurs. Mais pourtant, son histoire
nous fait vivre d’incroyables émotions. C’est très intense. Certains
personnages secondaires sont un peu plus attachants en revanche, notamment la sœur
d’Antoine, Anna, qui suite à un drame de son enfance, ne parle plus qu’un mot
sur deux et fait l’objet d’une magnifique et belle petite histoire d’amour (non,
ce livre n’est pas une romance, je vous rassure, mais son histoire m’a
touchée).
Je ne sais que vous dire de
plus pour vous convaincre de lire ce roman… Il est très court et constitué de
courts chapitres, ça accélère grandement la lecture ! Au-delà de tous ces
arguments, je me rends bien compte que les éléments qui m’ont fait aimer ce livre
pourront être ceux qui vous agaceront, vous mettront en colère… Il existera
probablement autant d’avis différents sur ce roman qu’il aura de lecteurs. Mais
je vous conseille pourtant vraiment, vraiment de le lire !
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